Articles

Les vieux métiers à l’honneur pour les Nuits d’antan

La cinquième édition des Nuits d’antan se déroulait du 22 au 29 août 2009 avec pour thème, les métiers d’autrefois.

Les vieux métiers ont une nouvelle fois la part belle pour les Nuits d’antan. Le matelassier, le resemelleur, le bagotier ou encore le marchand de bretelles feront leur apparition tandis que le vitrier, l’arracheur de dents et la marchande de soupe reviendront représenter ces métiers aujourd’hui (presque) partis aux oubliettes.

Cent trente bénévoles ont participé à cette cinquième édition dont le départ fut donné Place du Docteur-Vergne. Les visiteurs ont emprunté les rues Tourtellat, Bellair, Bellefonds, rue Basse-du-Mouhet, Garnier. Les visites ont commencé vers 21 h sur un parcours d’environ une heure pour finit dans la nuit.

Le principe est resté le même: les gens munis de leurs tickets obtiennent une lettre de départ qui permet de constituer les groupes qui seront ensuite conduits par des guides. Les Sonneurs de la Vallée noire animent en musique la restauration à la taverne place Docteur-Vergne (les repas sont assurés par la section basket), ils ont également fait quelques intermèdes musicaux pour permettre au public de patienter avant les départs.

A l’année prochaine…

La Miroiterie pourrait voler en éclats

Par Aline Fontane, article publié dans Libération

Occupé depuis 1999, cette ancienne vitrerie-miroiterie parisienne est à nouveau menacée.

«C’était bien à Ménilmontant qu’on avait l’impression de descendre. Et tel que c’était parti, c’était pas fait pour revenir», chantait haut et fort la Rue Kétanou dans son troisième album, Ouvert à double tour. On serait tenté d’appliquer ces paroles à la situation des occupants du 88 rue de Ménilmontant, dans le XXe arrondissement à Paris.

Le 22 juillet, les habitants de l’ancienne miroiterie Bosch – transformée en squat artistique en 1999 – ont reçu une assignation en référé. Synonyme d’une convocation au tribunal de grande instance, le 11 août. Le propriétaire des lieux demande l’expulsion immédiate, agrémentée d’une amende de 25 000 euros.

Ce n’est pas le premier signal d’alerte que reçoivent les squatteurs. L’agence immobilière qui a racheté l’ensemble des lots du site a déjà mandaté un huissier en mars, chargé de relever l’identité des occupants.

Intervention. Une deuxième visite a particulièrement alarmé Anne-Sophie Devos qui s’est installée à La Miroiterie il y a six mois… «Lundi dernier, le promoteur est venu avec des ouvriers pour faire des relevés de pollution. Le problème, c’est qu’ils ne nous ont pas donné de détails. Ils n’ont même pas installé de plots et ont opéré parmi les occupants.» Intervention légitime ou pas, Anne-Sophie Devos est allée déposer une main courante au commissariat, exigeant plus de précisions écrites.

Depuis le 22 juillet, La Miroiterie s’est métamorphosée en cellule de crise. Le but à court terme : obtenir le soutien des élus et du voisinage. Gros hic : les élus sont en vacances jusqu’au 15 août, alors que le rendez-vous au tribunal est prévu le 11 août. Hasard du calendrier ou timing perfidement programmé ? Toujours est-il que les occupants s’emploient à démontrer l’importance de La Miroiterie dans le paysage de Ménilmontant.

Excentriques. Car La Miroiterie est un vivier artistique. S’il entretient «son côté un peu roots», comme aime à l’avantager Anne-Sophie Devos, ce squat accueille 30 personnes, dont 12 plasticiens, 8 musiciens et 10 résidents, et possède une galerie d’art. Il suffit d’observer la façade extérieure – l’une des plus colorées de la rue de Ménilmontant -, pour comprendre que, derrière la porte, se cache un laboratoire de créativité.

Parmi les artistes les plus emblématiquement excentriques de l’endroit : Pierre-Yves Belfils et son pélican extraterrestre au ventre de scaphandre ; Ramiro Magalhaes, Brésilien pourfendeur des idées écologistes ; Andy Bolus, musi-mécanicien qui fabrique des jouets aux sonorités démentes…

La Miroiterie, c’est aussi une scène de jazz, le dimanche, quand ce n’est pas une salle où répètent un groupe de capoeira et une troupe de danse indienne. Sans oublier l’artiste-peintre, Bernard Moron, passionné par les papillons et les fleurs, pionnier de l’endroit et nullement enclin à quitter les lieux, vus «tous les efforts d’aménagement [qu’ils ont] réalisés depuis 1999».

Tous gardent l’espoir d’obtenir un report ou de pouvoir négocier, sans avoir à passer par la justice.